Qu’est-ce que la douleur chronique ?
La douleur aiguë est un mécanisme physiologique alertant le cerveau de l’existence d’un danger pour le corps. C’est grâce à elle qu’on va retirer sa main d’un objet brûlant par exemple, ou ménager un membre blessé. Cependant, dans certains cas elle se prolonge, et quand elle dure plus de 3 mois, elle est considérée comme chronique. Le corps met alors en œuvre des mécanismes d’adaptation, et la douleur, qui est initialement un symptôme, devient une maladie à part entière. Alors, il ne suffit plus de traiter la cause, il faut aussi traiter la douleur en elle-même. En effet, la disparition de la cause n’entraîne pas toujours la disparition de la douleur chronique. C’est en cela que sa prise en charge est si particulière, et nécessite souvent l’intervention de professionnels de santé formés, provenant de différentes disciplines.
Qu’est-ce que la douleur pelvienne ?
La douleur chronique pelvienne regroupe toute douleur ressentie dans la région du pelvis, c’est-à-dire, globalement, entre la vulve et le haut des ailes iliaques, dans la région qu’on appelle aussi le petit bassin. De nombreuses structures se situent dans cette région : la vessie, le vagin, l’utérus et les ovaires, le rectum, mais aussi diverses glandes, le clitoris, les muscles du périnée, et de nombreux nerfs et vaisseaux sanguins, et bien sûr les os. Chacune de ces structures peut être la cause de douleurs, qui vont se manifester de façon différente. Ainsi, la douleur pelvienne est multiple. Les plaintes sont très variées : elles incluent aussi bien les douleurs pendant les rapports, qui peuvent être superficielles ou profondes, que les douleurs de règles, les difficultés à la miction ou à la défécation, ou des douleurs à la station assise ou debout. Lors d’une consultation pour douleur pelvienne,.toutes ses caractéristiques devront être précisées, notamment : depuis quand ? A quel moment ? Où ? Qu’est-ce qui la provoque ? Qu’est-ce qui l’atténue ? Quelle est son intensité ? Quel est son retentissement dans la vie personnelle, professionnelle, sociale de la patiente ? Toutes ces données pourront orienter le praticien vers des causes possibles.
Quelles en sont les causes ?
De nombreuses pathologies peuvent provoquer des douleurs pelviennes. On pense bien sûr à l’endométriose, mais elle est loin d’être la seule en cause. Les problèmes veineux, par exemple, peuvent également provoquer des douleurs pelviennes qui augmentent pendant les règles. Les syndromes myofasciaux, qui correspondent à des irritations des muscles pelviens, sont très fréquents. Ils peuvent provoquer ou aggraver les douleurs. Des nerfs peuvent également être irrités, que ce soit à l’intérieur d’un muscle contracturé ou dans des points de fragilité. Il ne faut pas négliger non plus les infections chroniques, actives ou séquellaires Parfois, la douleur peut être ressentie dans le pelvis, mais avoir une origine autre, par exemple au niveau des vertèbres dorsales. Le fait d’avoir subi des agressions, sexuelles ou non, peut également déclencher ou aggraver des douleurs pelviennes. Le médecin sera donc particulièrement attentif par rapport à ces patientes, pour dépister ces antécédents et proposer leur prise en charge, mais aussi pour s’assurer que l’examen est bien compris et pleinement accepté par la patiente.
Que peut-on faire ?
Consultez votre généraliste ou votre gynécologue : il ou elle vous prescrira les examens de première intention, afin d’éliminer les causes aiguës ou graves, et vous prescrira un traitement adapté. Cependant, si la douleur ne cède pas, des traitements de deuxième intention existent. Ils sont toujours proposés dans le cadre d’une prise en charge globale qui prendra en compte toutes les dimensions de la maladie. Ils peuvent inclure des traitements physiques, comme la photobiomodulation, les ondes de choc focales ou la radiofréquence, par exemple. La chirurgie peut également être une solution dans certains cas. Réalisée pour des raisons de qualité de vie, elle devra faire l’objet d’une information précise de la patiente sur les bénéfices attendus et les risques.
Au total, les douleurs pelviennes chroniques sont une notion vaste, incluant des situations très différentes les unes des autres. Chaque patiente est unique, sa douleur chronique doit être comprise et interprétée dans le cadre de sa propre histoire. S’il est bien sûr important de dépister et soigner les causes de la douleur, des traitements de la douleur en elle-même sont souvent nécessaires. Ces prises en charges complexes font intervenir des professionnels travaillant en équipe dans l’intérêt de la patiente.
